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Mouvement pour l'expression d'un sentiment métaphysique
Mouvement pour l'expression d'un sentiment métaphysique
  • Ce blog présente les créations d'individus souffrant d'incontinence métaphysique (et, suivant les conseils avisés d'un publiciste: des lycéennes exposant leurs premières photographies érotiques, une présentation gratuite de strings, et caetera.)
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29 avril 2006

Le Métaphysitron

ANNONCE OFFICIELLE Le MESM présentera un appareil proprement révolutionnaire au prochain concours Lépine : le METAPHYSITRON. Cette machine permet de produire à volonté des sentiments métaphysiques. En voici le principe. Le METAPHYSITRON se compose de trois parties. La partie inférieure s'appelle le lit ; la partie supérieure : la dessinatrice ; la partie médiane : la herse. Le lit et la dessinatrice font à peu près la même taille : trois mètres de long, pour deux de large. Ils ressemblent à deux coffres et sont de couleur sombre. La dessinatrice est placée à environ deux mètres au-dessus du lit. Les deux sont reliés dans les coins par deux tiges de laiton. Entre les deux coffres est suspendue la herse, maintenue par un ruban d'acier. L'individu en mal de sentiment métaphysique s'allonge à plat ventre sur le lit, lequel est intégralement recouvert d'une couche d'ouate. Plusieurs courroies permettent de lui attacher la tête, les mains et les pieds. À la tête du lit, se trouve un petit tampon de feutre, qu'on peut facilement régler de telle sorte qu'il entre juste dans la bouche. Il est destiné à empécher l'individu de crier et de se mordre la langue. Il est naturellement obligé de prendre le feutre dans la bouche, sinon la courroie du cou lui briserait la nuque. Aussi bien le lit que la dessinatrice ont leur propre batterie électrique ; le lit en a besoin pour lui-même, la dessinatrice pour la herse. Dès que l'individu est ligoté, on met le lit en mouvement. Il se produit alors de minuscules vibrations très rapides à la fois de gauche à droite et de bas en haut, qui font trembler le lit. Tous les mouvements sont extrêmement calculés ; ils doivent être en effet rigoureusement réglés sur les mouvements de la herse, sur laquelle sont disposées cent-quatre-vingt-sept aiguilles de longueurs différentes. Au moyen de la herse, on inscrit sur le corps de l'individu un slogan du genre : JE SOUFFRE DONC JE SUIS, mais que l'individu ne connaît pas. La herse correspond exactement à la forme du corps. Une petite pointe est prévue tout spécialement pour la tête. Quand l'individu est entendu sur le lit et qu'on a mis en route les vibrations de ce dernier, on abaisse la herse sur le corps. Elle se place d'elle-même de telle manière que les pointes ne font que le frôler. En vibrant, elle enfonce ses pointes dans le corps, que le lit, de son côté, fait vibrer lui-aussi. Le herse présente deux sortes d'aiguilles diversement disposées. Toute aiguille longue est couplée avec une aiguille courte. l'aiguille longue écrit et la courte projette de l'eau pour laver le sang et laisser touours l'inscription lisible. L'eau ensanglantée s'échappe ensuite par de petits canaux, pour aboutir au conduit principal, dont le tuyau d'évacuation se termine dans une fosse. Bien entendu, c'est dans la dessinatrice que se trouve le mécanisme qui commande le mouvement de la herse ; et ce mécanisme est réglé en fonction du dessin prévu pour tracer le slogan. L'inscription s'effectue dans un délai moyen d'une douzaine d'heures. Un tournant, sur lequel nous reviendrons un peu plus loin, est calculé pour se produire à la sixième heure. Il faut donc que de nombreuses, très nombreuses fioritures entourent l'inscription proprement dite ; la véritable inscription ne concerne sur le corps qu'une étroite ceinture ; le reste du corps est réservé aux fioritures. Quand la herse a terminé la première inscription sur le dos de l'individu, la couche d'ouate se met à rouler et tourne lentement le corps sur le côté pour offrir un nouvel espace à la herse. pendant ce temps-là, les endroits à vif viennent se poser sur l'ouate, qui, grâce à sa préparation spéciale, arrête immédiatement l'écoulement du sang et les prépare à recevoir une inscription plus profonde. Les pointes qui se trouvent sur le bord de la herse arrachent alors l'ouate des plaies et, tandis qu'on fait à nouveau tourner le corps, l'ouate est jetée dans la fosse et la herse peut se remettre au travail. Elle continue ainsi à écrire, toujours plus profondément, douze heures durant. Pendant les six premières heures, l'individu continue à vivre à peu près comme par le passé, à ceci près qu'il éprouve un sentiment métaphysique - c'est-à-dire une conscience du caractère tragique de l'existence humaine - nettement plus intense. Au bout de deux heures, on retire le feutre, car l'individu n'a plus la force de crier. À la tête du lit, dans une écuelle chauffée électriquement, on met du riz, dont l'individu, quand il en a envie, peut prendre ce qu'il parvient à attraper avec la langue. Personne, comme nous avons pu le remarquer, ne laisse jamais passer cette occasion. C'est seulement à la sixième heure qu'il perd le goût de la nourriture. Il est rare que l'individu avale la dernière bouchée, il se contente de la retourner dans sa bouche, puis il la crache dans la fosse. Mais quelle paix s'établit alors sur son visage, à la sixième heure ! L'esprit vient alors aux plus stupides. Cela commence autour des yeux, puis s'étend à l'entour. À cet instant précis, tous les spectateurs éprouvent généralement l'envie de prendre la place de l'individu qui se trouve sous la herse. Il ne se passe cependant rien de particulier, l'individu commence seulement à déchiffrer l'inscription, il tend les lèvres comme s'il écoutait. Il la déchiffre maintenant avec ses plaies. Ce n'est tout de même pas un mince travail et il faut encore six heures pour l'accomplir. À la douzième heure, la herse l'embroche complètement et le jette bruyamment dans la fosse où il s'effondre bruyamment sur l'eau sanguinolente et sur l'ouate. Le METAPHYSITRON a fait son oeuvre.
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Commentaires
I
avant y avait rien<br /> un jour j'ai essayer le métaphysitron<br /> bon les croutes après ça gratte<br /> mais quel sentiment de pure métaphysique<br /> des calomnieurs y ont vu des traces de perversion<br /> mais c'est dans un sentiment très chretien que j'ai "tenté le coup"<br /> <br /> merci à la métaphysique
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